La spiritualité cistercienne

« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Genèse 1,27). La spiritualité cistercienne s’enracine dans ces premières paroles de la Bible, elle y découvre l’amour immense de Dieu et la dignité de l’être humain.




Les Pères cisterciens des premières générations ont tout particulièrement médité ce thème de la ressemblance de l’homme avec Dieu. L’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Par le péché, il a perdu la ressemblance, mais l’image de Dieu déformée, défigurée, demeure pourtant toujours au fond de son cœur. Dieu ne veut pas abandonner l’homme en cet état, il ne cesse de le chercher et il vient re-former en lui son image : le Fils de Dieu lui-même, image parfaite du Père, s’incarne, il fait corps avec l’humanité et restaure en l’homme la ressemblance divine.

On comprend alors pourquoi les Pères cisterciens ont longuement commenté les mystères de la vie du Christ tout au long de l’année liturgique. On comprend également la place qu’occupe la Vierge Marie dans la spiritualité cistercienne : c’est elle qui a enfanté le Christ, Fils de Dieu. Le Christ nous conduit au Père par l’action de l’Esprit Saint jusqu’à devenir un seul esprit avec lui. L’expérience de Dieu est union spirituelle avec Dieu, repos en lui, paix joie.







Les Pères cisterciens ont expérimenté l’action de Dieu en eux, et c’est cette expérience qu’ils partagent et dont nous vivons aujourd’hui. Nous pouvons nous mettre à leur écoute et en tirer grand profit. D’une grande richesse, ce patrimoine de la famille cistercienne est à la disposition de tous.
Quand on évoque les cisterciens du XIIe siècle, on pense immédiatement à saint Bernard. Il sut, en effet, exprimer la spiritualité cistercienne de son temps et fut à l’origine de toute une filiation d’auteurs qui ont traduit la même expérience, chacun avec ses accents particuliers. Citons : Guillaume de saint Thierry, Aelred de Rievaulx, Guerric d’Igny, et encore Isaac de l’Etoile, Gilbert de Hoyland…

L’esprit de la vie cistercienne se distingue par la volonté de mener une vie authentique selon l’équilibre caractéristique de la Règle de saint Benoît. D’où le choix de la simplicité en tout, de la tradition dépouillée de tout superflu.


La voie royale de la croix
Le moine se veut, selon l’expression traditionnelle, véritablement « porte-croix » et sa vie a été souvent comparée à un martyre non sanglant. Mais cette austérité n’est que l’envers d’une œuvre de vie. Depuis que la souffrance et la mort, fruits du péché, ont été assumées par le Verbe fait chair, elles sont devenues, au contact de sa divinité, le chemin de la résurrection et de la vie pour tous ceux qui croient en lui.

Aussi la Croix est-elle, pour le moine, toute illuminée déjà d’un reflet de joie pascale. Les renoncements et le labeur ascétique s’inscrivent dans la lignée de son baptême, participation mystique à la mort et à la glorification du Christ. Il sait que le don Saint-Esprit l’a rendu fils de la résurrection et concitoyen des anges ; et c’est pourquoi il veut vivre en ce monde comme n’en étant pas, dans l’attente du Seigneur qui vient.


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